18 décembre 2016

Ecoute, ne vois-tu rien venir?

"Il existe autant de sortes de silence qu'il y a de mots".
        Marc de Smedt

Le silence n'a pas la même densité si on est seul, à deux ou à vingt mille. S'il meuble une complicité ou prolonge une querelle. S'il est choisi, habité par les multiples bruits du bonheur, s'il s'impose comme une évidence à l'écoute d'un brame, d'une musique, d'un poème, s'il nous plonge en nous-même ou nous transporte vers l'infini. Il est précieux et si vulnérable qu'on dit qu'"un ange passe" quand à table la saveur des plats l'emporte sur les échanges, créant un court moment de partage presque monacal durant lequel seules les papilles communiquent. Un rieur rompt rapidement le charme par une vanne plus ou moins fine, tuant l'ange en vol. Le silence serait-il un danger qu'on s'en échappe si vite? Je l'apprécie particulièrement à la fin du jour, me lavant des bruits du monde pour pénétrer frais dans la nuit. Ce silence-là est du concentré de vie. 

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