28 octobre 2016

Au marché chinois

"A Cholon, c'est toujours l'empire du commerce, du cyclo-pousse, du vendeur à la sauvette. Il existe des maisons à balcon habitées par plusieurs générations de Chinois expatriés. Le soir, grands-parents, parents, enfants et petits-enfants se réunissent devant leur échoppe, qui ne semble jamais fermer.
Au cœur de Cholon se trouve le gigantesque marché couvert de Binh Tây. Toutes les marchandises du monde entier, du tissu à l'or en passant par le riz, la volaille et les épices, y sont brassées dans une odeur de saumure."
       Margurite Duras. L'Amant. 1984

Se perdre à Cholon revient à ne jamais revenir sur ses pas. Un entrelacs d'échoppes, d'escaliers, de senteurs, de musiques, de couleurs dont les mille mains paraissent vous happer au passage sans vouloir vous lâcher. On était dans le textile, on se retrouve dans le café, les poissons, les bijoux en or contrefaits, passant perdu, éperdu devant pareille abondance. Comme si tout ce qui s'achète et se vend sur terre vous avait fixé rendez-vous.


Lu dans:
Les couleurs déchirantes de Sadec vues par Marguerite Duras. Le Monde des livres. 8 juillet 2010.


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