25 juin 2016

Nul homme n'est une île

« Nul homme n’est une île, en soi suffisante; tout homme est une partie de continent, une part du tout. Si une parcelle de terre est emportée par les flots, pour l’Europe c’est une perte égale à celle d’un promontoire, mais pour vous c'est perdre votre manoir. Pareillement, la mort de tout homme me diminue parce que je suis membre du genre humain. Aussi n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi. » (*)
        John Donne (1624)

John Donne, 47,9 %. Le Royaume-Uni quitte l'UE. Il y a peu de temps, un couple de vieux patients est réveillé par des malfrats. La femme s'inquiète: c'est quoi tout ce bruit, et le mari imperturbable répond: c'est rien Loulou, dors, c'est un mauvais rêve. Réaction salutaire qui leur évita la panique et les coups. On aurait aimé s'entendre répondre la même chose ce matin à l'annonce du Brexit. Mais le jour était trop avancé pour échapper aux mauvais rêves. Une heure plus tard, des zélotes du départ reconnaissaient avoir avancé des propositions exagérées: si vous m'avez compris, c'est que je me suis mal exprimé.  Dommage pour les autres.

Lu dans:
John Donne (1572-1631, poète et prédicateur anglais). -  Dévotions sur Emergent Occasions , 1624

(*)  « No man is an Iland, intire of it selfe; every man is a peece of the Continent, a part of the maine; if a Clod bee washed away by the Sea, Europe is the lesse, as well as if a Promontorie were, as well as if a Mannor of thy friends or of thine owne were; any mans death diminishes me, because I am involved in Mankinde; And therefore never send to know for whom the bell tolls; It tolls for thee. »

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