28 mai 2016

Comme aux Marquises


"Sauve qui pleut".
       Sagesse des murs

Ce soir, première pluie d'été, longue, avec des grondements et des lueurs lointaines favorisant la rêverie. Des images surgissent de pluie sous la tente, ou abrité par une bâche en forêt d'Ardenne, sur la plage face à la mer immense en Espagne, pluie indienne faisant de Calcutta Venise en quelques minutes, pluie du Nord comme des pleurs, pluie du Sud comme des rires. Pluie au chaud dans la voiture aux vitres embuées propice aux confidences, pluie d'un gris sans nuance où se perd jusqu'au souvenir du soleil, pluie après le sec prolongé vécue comme une naissance, pluie traversière des Marquises de Brel qui fredonne Gauguin, pluie de Bécaud qui nous enroule par vagues de blé, de bagues et de colliers, pluie douce comme un réveil dans le jardin chinois de Singapour où je m'étais endormi sur l'herbe. 

Une pluie, pleine d'images, qui font que lorsque je te dis "il pleut",  ces deux mots n'ont rien en commun avec ceux que tu entends.


2 commentaires:

N. d'Arian a dit…

Quel joli texte poétique sur la Pluie....j'aime beaucoup...

N. d'Arian a dit…

Quel joli texte sur la Pluie...j'aime beaucoup...