30 juin 2015

Le voyage


"Et j'ai vu des arcs-en-ciel de minuit     tendus de rivage en rivage
un coucher de soleil doré et humide         se refléter dans la mer par une aube glacée
les lueurs de l'aurore et du couchant se fondre en un rayonnement palpitant des eaux
le peigne d'argent du soleil caresser la surface étincelante de la mer
les montagnes se dissimuler derrière un  voile de soleil
au nord, le vaste sund(*) luit d'une blanche clarté
la mer clapote froidement
le dernier passager du bord plonge frileusement dans un nouveau livre."
        K. Capek

Rêver aux paysages lointains a déjà un avant-goût de vacances.

Lu dans:
Karel CAPEK. Voyage vers le nord.  Traduit du tchèque par Benoît Meunier. Les Editions du Sonneur. 2010. 288 pages. Extrait p.185
(*) Détroit en danois et en suédois, l'Øresund sépare le Danemark de la Suède

28 juin 2015

Une étrange épidémie


"C'est pas d'être dans la rue qui est dangereux. C'est d'être une femme."
        Ann Granger.

La romancière Ann Granger situe sa phrase à Londres , un soir d'octobre en 1867. Se serait-elle inspirée d'inquiétantes statistiques bien plus contemporaines? Au Honduras, la mortalité féminine sur meurtre a connu une hausse de 263 % entre 2005 et 2013, une femme étant assassinée toutes les 14 heures, soit 12 pour 100 000 habitants. On dépasse ainsi largement le seuil épidémique par maladie fixé par l'Organisation mondiale de la santé à 8,8 morts pour 100 000 habitants, ce qui conduit à considérer ces meurtres comme une épidémie. Epidémie transfrontalière au demeurant, dénoncée par une mobilisation géante récente en Argentine pour dénoncer une série de féminicides dans le pays. Une indignation partagée par d'autres pays d'Amérique latine, avec des manifestations également organisées début juin 2015 au Chili, en Uruguay et au Mexique.  94 % des meurtres restent impunis.



Lu dans :
Ann Granger. Un assassinat de qualité. Ed. 10 18. 2015. 360 pages.
Le Honduras face à une « épidémie » de meurtres de femmes. Le Monde 25.6.15

Sagesse du banian


"Le banian, cet arbre dont les branches et les rameaux, en tombant à terre, se muent en de nouvelles racines."
        E. de Bellefroid, évoquant Edgar Morin.

C'est un arbre mythique - le banian ou figuier du Bengale - dont le plus ancien exemplaire s'étend au bord du fleuve Hooghly à Calcutta sur 1.5 hectare. Ses branches aériennes interminables et enchevêtrées nourries par la sève, deviennent racines nourricières dès qu'elles touchent le sol, permettant à ce moment une remontée des nutriments vers la cime. Moment magique où le rameau devient radicelle et où la sève inverse son cours, belle allégorie de la chute se muant en envol. Il y a du banian en nous.



Lu dans:
Eric de Bellefroid. Edgar Morin, doyen des roseaux pensants. LLB. Lire. 4 juin 2015
Lire aussi Le figier des banians dans Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Figuier_des_banians

26 juin 2015

Les choses sont simples

"Les choses sont simples
bien sûr
elles ne peuvent faire autrement
tu mords le pain
le couteau brille
le soleil entre
dans la rue
on crie."
        Yannis Ritsos

Tant de violence en une seule journée, à Saint-Quentin-Fallavier, à Sousse, à Koweït city. Chez nous, sur la placette bien nommée "de la Beauté" sourd depuis peu une fontaine bienvenue. Il fait chaud, le nightshop offre ses bières fraîches, des groupes devisent, nombreux pour l'heure tardive. Le ramadan décale les horaires, l'ambiance est bon enfant, la Méditerranée remonte jusqu'à l'Escaut. Je croise quelques voisins endimanchés qui se rendent à la prière dans la mosquée voisine et qui me saluent avec amitié. Soudain, surgit le souvenir de ma première lecture, "La Remplaçante" dans la collection Roitelet (Averbode), huit adolescents main dans la main "marchant dans la nuit profonde" arabes et français confondus. On est à deux mois de la déchirure algérienne qui les divisera définitivement. Notre coexistence est si fragile dans nos quartiers cosmopolites, et cette fragilité chacun la ressent sans l'évoquer: les tueurs vus à la télé sont paraît-il tous si normaux. Combien sur une placette comme la nôtre, un prochain soir où la folie du monde souffle?  


 

23 juin 2015

Le recette d'un bon secret

"Les secrets sont des choses qu'on ne répète qu'à une personne à la fois, paraît-il. D'ailleurs, il suffit de dire à quelqu'un: Ne le répète surtout pas! pour que la réponse fuse illico: Mais à qui veux-tu que je le dise? Comme si cette mise en garde suffisait à enclencher un processus de recherche ... À qui le répéter? Il faut trouver quelqu'un de pas trop proche de la personne concernée pour ne pas avoir l'impression de trahir, mais de pas trop lointain pour qu'il comprenne quand même de qui on lui parle, et apprécie la valeur d'un tel cadeau."
        Alix de Saint André



 
Lu dans :
Alix de Saint André. Garde tes larmes pour plus tard.  Gallimard. 2013. Folio 5892. 355 pages. Extrait p.70

21 juin 2015

Le couteau contre l'os

"Ne pleure pas sur la Grèce - quand on croit qu'elle va fléchir
le couteau contre l'os et la corde au cou
la voici de nouveau qui s'élance impétueuse et sauvage
pour harponner la bête avec le trident du soleil."
            Yannis Ritsos 

Il y a du matricide dans l'air: on va placer la vieille maman devenue prodigue, l'enjoignant à être raisonnable. Charles Michel énonce avec grandeur aux chenapans que « la récréation est finie », Christine Lagarde "qu’il est temps de se comporter en adultes »: on l'a connue moins tatillonne sur les principes. Surplombant mes dossiers médicaux, les œuvres de Platon, Aristote, Eschyle, Sophocle, Euripide, Homère et Hérodote sont ma dette à la Grèce, avec le legs de la démocratie. Plus récemment mes flâneries sur Internet m'ont fait découvrir au-travers des textes de Cavafy, Séféris, Ritsos et Kazantzakis l’âme d’un peuple qui mérite sans doute mieux que ce qu'on en dit. 


Solstice d'été

"Une nuit étoilée
un feu qui rassemble
une veillée de contes
les herbes de la St Jean
la contemplation éblouie de la danse amoureuse des flammes.

Un peu de rose, de pourpre et de blanc
une ligne droite, un entrelacs
pétales et branches sous les bois
l’été est là
je pense à toi."

         L'été à quatre mains, Chantal Dellicour, Alice Guitton    


Lu dans :
Chantal Dellicour transcrit André Dartevelle. A quelle fête? Cantare. 2014. 30 pages. Extrait p.23
Alice Guitton. Ecrits de ma cabane. Ed.Pailles. 2011. 96 pages. Extrait p.45

20 juin 2015

Du bonheur

"Selon leur habitude, Rivière et Helma s'échangeaient ainsi l'essentiel de leur vie devant une bière tout en mangeant des frites dans le vieil établissement sur la Place près de chez eux, étant d'avis toutes deux qu'il n'y a pas de meilleur confessionnal qu'un café populaire."
         Chantal Dellicour

Plus vrai que nature, ce bout de texte je l'ai VU dimanche passé dans le Pajottenland, et l'image de béatitude reflétée par les visages des deux compagnons partageant ce festin m'a convaincu du caractère illusoire de normaliser le cholestérol de l'entièreté de la population, ainsi que de l'extrême relativité de la perception du bonheur humain.



Lu dans: 
Chantal Dellicour. Persévérante. 2015. 109 pages. Extrait p. 98

18 juin 2015

Au balancier de l'horloge


Mnuit et demi. Comme l'heure a passé.
Minuit et demi. Comme les années ont passé".
            Constantin Cavafy

Sentiment étrange. Le soir tombé, dans mon cabinet silencieux, mon bureau me contemple. Les années ont glissé sur lui sans laisser de trace, si rassurant, si permanent. Il a entendu les chagrins de l'enfant qui s'y accoude, de ses parents, grands-parents voire arrière-grands-parents. Il me survivra sans doute: ces objets-là glissent à-travers nos existences comme les minutes au balancier de l'horloge. J'éteins la lampe, tout est bien. 


Perle de Bac

- "Qu'est-ce que l'audace ?"
- "C'est ça."

Remise deux minutes à peine après la distribution de la question du bac philo ("Qu'est-ce que l'audace ?"), cette copie quasi-blanche ne contenant que cinq mots "L'audace c'est ça" aurait valu la note de 18/20 à un lycéen culotté.  "Quand les autres dissertent du risque, vous le prenez. Cela mérite une mention." Légende urbaine? La scène fut reprise par le film Le Pion (1978) et fait la fortune des bravaches et des rieurs.  

 
Lu dans:
Les Blogs du Monde. 17 juin 2015.  

16 juin 2015

Amour


"En retrouvant mon homme qui repose près de moi en ce matin d'été, je prends conscience qu'un des plus beaux cadeaux que Dieu m'ait donné dans cette vie, c'est cet homme empli de bonté. Je ne mérite pas cette faveur et je ressens tout à la fois ma grande indignité et une reconnaissance infinie. J'ai découvert qu'il existait sur cette planète un être qui avait le pouvoir de faire paraître les couleurs plus vives, les choses moins graves, l'hiver moins rude, l'insupportable plus supportable, le beau plus beau, le laid moins laid, bref, de me rendre l'existence plus belle. Comme un lys entre les ronces, comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, j'avais envie de son ombre où m'asseoir
            voilà mon amour. "       

Cela porte un bien joli nom: amour. J'ai vu hier le visage d'un patient s'illuminer en prenant des nouvelles de son épouse, démente, "elle perd parfois un peu la tête, mais elle est si gentille et si amoureuse qu'on oublie aisément ce petit inconvénient." Incapable d'effectuer encore la moindre tâche ménagère, de partager en mots cohérents la découverte d'un livre ou d'un film, de préparer un repas même sommaire, sa simple et douce présence lui est une récompense. On repense au merveilleux "Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays. Les branches sont libres de n'avoir pas de fruits (René Char)" .
 


Lu dans : 
Une folle envie de juxtaposer trois extraits d'horizons différents en une seule rêverie a donné ce poème d'amoureuse. Je crois deviner que leurs auteurs me pardonneront cette fantaisie, et peut-être même s'en réjouiront:
Chantal Dellicour. A quelle fête? Conversion. 2014. 30 pages. Extrait p.34
Jean-Paul Didierlaurent. Le liseur du 6h27.  Ed. Au Diable Vauvers. 2014. 217 pages
Le Poème, 2, 2-5. Cantique des Cantiques, trad. Olivier Cadiot, Michel Berder. La Bible Bayard.  2001. 3190 pages. Extrait page 1611

Mon ami le phare


"Solide comme une forteresse
retranché dans le bas
léger et lumineux dans le haut
le phare
aimant irrésistible pour les pensées vagabondes."
        Paolo Rumiz

Quelle princesse ne rêverait de pareil compagnon, et avec lui d'affronter les déferlantes de l'existence?

 
Lu dans:
Paolo RUMIZ. Le phare, voyage immobile.  Traduit de l'italien par Béatrice Vierne. Hoëbeke. 2015. 168 pages. Extrait p. 85

15 juin 2015

Le jour se lève

 "Avoir soulevé toute la nuit des Himalayas - et appeler cela sommeil."
            Cioran



Lu dans :
Cioran. Oeuvres. Aveux et anathèmes. Gallimard Quarto. 1995. 1820 pages. Extrait p. 1691 

13 juin 2015

Ma solitude

"Elle s'est éteinte un soir d'été, alors que j'étais en voyage. Alors, j'ai compris, d'un coup, ce que signifie « être seule ». C'est ne plus avoir, auprès de soi, quelqu'un de qui se faire entendre sans parler."
                Françoise Giroud, évoquant sa mère.

 
Lu dans: ,Françoise Giroud. Histoire d'une femme libre. Gallimard. 2013. Coll. Folio 5887. 265 pages. Extrait p.226

12 juin 2015

La vague

" J’évite la vague qui approche ou au contraire je m’en sers.
Je me lance,
je sais nager,
je sais voler…
Tantôt la vague me gifle, tantôt elle m’emporte…"
                Gilles Deleuze
 


Finales festives


"Deux dangers menacent les finales festives : le chaos des crescendos incontrôlables et l'ennui, la fatigue des diminuendos interminables. En réalité, ce qui est en jeu ici, c'est le souvenir de la fête, ce qu'on emportera d'elle dans le retour à la vie normale. "
    P. Vander Kerken. De Feestvierende Mens.



Lu dans:
Frédéric Debuyst. A la recherche de la simplicité. Publications de Saint André. Les Cahiers de Clerlande n° 13. 2015. 141 pages . Extrait p. 17

10 juin 2015

Génération Gutenberg

 « Si l’écriture est fixée sur un parchemin, elle pourra durer environ mille ans;  mais l’impression puisqu’elle est faite en papier, combien de temps durera-t-elle ? Si elle peut durer quelques deux cents ans avec un volume de papier, c’est beaucoup ».
            Jean Trithème 1494 in « De laude scriptorum » (un éloge aux manuscrits)

On mesure mal le séisme que représenta l'invention de l'imprimerie. La Bible de Gutenberg fut réalisée à Mayence entre 1452 et 1455, une partie des exemplaires étant imprimée sur parchemin (vélin), une autre sur du papier importé d'Italie. Jean Trithème se réjouirait sans aucun doute d'apprendre que la Bibliothèque nationale de France en possède trois exemplaires, dont un sur vélin et deux sur papier. La réalisation des 180 exemplaires de la Bible s'étala sur trois ans, une période à l'issue de laquelle un moine copiste aurait achevé la reproduction d'une seule Bible. Gutenberg dédicacera avec conviction ses premiers exemplaires : "Brisons le sceau qui scelle les choses saintes, donnons des ailes à la vérité, et qu'au moyen de la parole, non plus écrite à grand frais par la main qui se lasse, mais multipliée comme l'air par une machine infatigable, elle aille chercher toute âme venant en ce monde." 
 


"Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes."  
            Bossuet.

09 juin 2015

Sagesse de l'Exode

"Ce n'est pas la quantité de marchandise qui rend une aide efficace, mais sa juste distribution."
                 Erri De Luca


Comment put résister dans le désert pendant quarante ans une nation de six cent mille unités, suivie de son bétail? La réponse est connue : grâce à la manne, véritable pain du ciel sous forme d'une substance fine et écailleuse comme du givre. Chacun devait en prendre une quantité journalière n'excédant pas ce qui lui était nécessaire ainsi qu'à sa famille. À chacun selon ses besoins: il n'y a pas d'autre mesure pour bannir l'indigence. La manne en surplus restait à terre et fondait au soleil, évitant toute possibilité de réserve: «Que personne n'en garde pour le matin ». L'accaparement étant une activité difficilement extirpable, le matin suivant les accapareurs trouvèrent la manne dissimulée pourrie et pleine de vers, rendant nulle sa valeur d'échange. La nourriture qui permet de survivre est vie et non marchandise, elle ne s'échange pas, elle est garantie et c'est tout. Le marché n'était pas aboli, chacun pouvait faire tout le commerce qu'il voulait et s'enrichir en échangeant le produit de son élevage, de son bétail ou de son artisanat, mais l'indispensable restait à l'écart de tout marché. La manne devenait ainsi aliment et enseignement d'un art de vivre ensemble.

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Lu dans:
Erri De Luca. Un nuage comme tapis. Folio  5910. Gallimard 2015. 138 pages. p.108
Livre de l'Exode XVI, 18

07 juin 2015

La mémoire des mets

 "Un bon plat, c'est donner de la mémoire à l'éphémère."
            Thierry Marx

"Les rôtis étaient lourds et juteux et, au premier coup de couteau, ils s'écrasèrent. La sauce était comme du bronze, avec des reflets dorés et, chaque fois qu'on la remuait à la cuiller, on faisait émerger des lardons, ou la boue verdâtre du farci, ou des plaques de jeune lard encore rose. La chair du chevreau se déchira et elle se montra laiteuse en dedans, fumante avec ses jus clairs. Sa carapace croustillait et elle était d'abord sèche sous la dent, mais, comme on enfonçait le morceau dans la bouche, toute la chair tendre fondait et une huile animale, salée et crémeuse en ruisselait qu'on ne pouvait pas avaler d'un seul coup, tant elle donnait de joie, et elle suintait un peu au coin des lèvres.
- Buvez», dit Jacquou.
Et cette fois on but, car tout semblait accordé: l'odeur de cette nourriture de feu, la viande noire du lièvre et le vin noir qui attendait avec ses luisances de poix. Le vin noir de Jacquou était un commandement terrible. Il n'attendait même pas. Il prenait l'ordre de tout, tout de suite. Il y avait l'odeur de la solognette. C'est une odeur très spéciale et seulement supportable quand elle est en touffe, au milieu d'un ciel sans borne, bien venté sur le sommet des montagnes. C'est l'herbe au sang, c'est l'herbe au feu, c'est l'herbe aux amours de grands muscles."
            Jean Giono. Que ma joie demeure.
 


06 juin 2015

Lampedusa

 «A force de tant voir, on ne voit plus rien»
    Geneviève Damas, récit de Lampedusa



Lu dans:
Béatrice Delvaux. Et si nous faisions, avec eux, ce voyage en barbarie. Editorial Le Soir du samedi 6 juin 2015.

04 juin 2015

Vers le bonheur


"Croyez-moi, le monde est beau."
        Karel CAPEK 

En 1936 Karel Capek met le cap vers le nord, destination le Danemark, la Suède et la Norvège. En train ou en bateau, il admire les forêts à perte de vue, s'arrête fasciné dans les fjords "c'est une chose qui ne fait plus partie de ce monde, une chose indescriptible", salue les vaches noires et blanches, et rêve devant les fermes rouges qui semblent si accueillantes : "Ce n'est rien qu'un petit pont de pierre qui enjambe une rivière paisible ; et pourtant ce pont semble mener de l'autre côté, vous savez, de l'autre côté, là où les soucis et la hâte n'existent plus, et où, probablement, on ne meurt jamais. Ce n'est rien qu'une maisonnette rouge et blanc entre des arbres verts ; mais, ma foi, on se dit qu'on serait heureux si on y vivait ; je sais bien que ce n'est pas vrai, que ce n'est pas si facile d'être heureux, et que cela ne s'apprend pas, même au paradis ; mais ce pays est ainsi fait que le voyageur y est immédiatement enclin à croire à la paix, à la tranquillité, au calme et aux vertus cardinales." 

Et si ce petit pont de pierre était notre moyen de surpasser les désillusions, découragements et petites trahisons du quotidien? On rêve tous d'"un autre côté", à portée de main, où poser sa tête et son sac. Sa simple description, comme dans ces belles lignes de Capek, est déjà un bonheur, qui nous fait envisager la nuit sans crainte. 



Lu dans:
Karel CAPEK. Voyage vers le nord.  Traduit du tchèque par Benoît Meunier. Les Editions du Sonneur. 2010. 288 pages. Extraits pp 199 et 265

Sagesse de Zorba

 « Je n'espère rien,
    je ne crains rien,
    je suis libre. »
        Níkos Kazantzákis
 

03 juin 2015

Sagesse de Françoise Dolto


"Une bonne mère est une mère qu'on peut quitter".
        Françoise Dolto



Lu dans :
Alix de Saint André. Garde tes larmes pour plus tard.  Gallimard. 2013. Folio 5892. 355 pages. Extrait p 108

02 juin 2015

Le départ de la colombe

"Il envoie la colombe / qu'il gardait près de lui / pour savoir si les eaux ont faibli sur la terre
La colombe ne trouve nulle part où faire reposer les doigts d'une patte
toute la terre est toujours sous les eaux / elle revient vers Noé
il lui tend sa main pour la reprendre

Noé va attendre sept autres jours / puis il renvoie encore la colombe
et lui revient la colombe le soir venu / avec dans son bec un tendre rameau d'olivier
Noé comprend que sur la terre / les eaux ont baissé
Il attend encore sept autres jours / il envoie la colombe
elle ne revient plus..."
            Genèse 8 , 8-11

Une ode contre la morosité venue du fonds des temps. Apprendre à cueillir les signes d'espoir, même infimes, et la patience. Faire d'une perte - le départ de la colombe - une joie. 


Lu dans.
La Genèse. 8 , 8-11. trad. Frédééric Boyer, Jean L'Hour. La Bible Bayard. 2001. 3190 pages. Extrait page 52.