24 mai 2015

Le lever d'une ville en paix


"Au loin des bruits familiers, des gens qui s'interpellent.
Quelqu'un chante. Des enfants crient.
Un mortier, empli de grain, résonne sourdement.
Et l'espoir peu à peu, comme l'aurore, monte à l'horizon de l'âme."
         Pierre Rabhi

Huit heures. Doux silence d'une ville encore assoupie ce matin de Pentecôte. Deux ramiers roucoulent, un chien aboie trois ou quatre fois sans conviction, une mobylette ramène les croissants chauds pour le petit-déjeuner et très au loin, un train. La collégiale proche égrène l'angélus séculaire, rebondissant au moment même de clocher en clocher de village en village; on se prend à rêver d'avoir des ailes pour voler. Tous  sons paisibles qu'on ne saurait appeler bruits, tant ils dessinent une partition heureuse, où l'improvisation du chien répond à la programmation des cloches. Les sons du silence d'une ville en paix.

Je vous souhaite une bonne fête de Pentecôte.
CV.

Lu dans:
Pierre Rabhi. Le gardien du feu. Albin Michel. 2003. 186 pages

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