09 mars 2015

Au bonheur des copains


"Mieux vaut regarder le ciel que d'y être."
    David Lelait-Helo

Ne pas tenter de quantifier le bonheur de vivre, on ne comprendra jamais. Ces deux grands vieillards à qui je demande ce matin s'ils se promènent encore: "et comment! hiver comme été. Une fois par semaine. Jusqu'à la pharmacie." Et ces autres, interrogés sur leurs bonheurs volés, les uns un apéro deux fois par semaine à la terrasse du café "Aux portes du cimetière" (avec vue sur le cimetière d'Anderlecht), les autres un repas le dimanche au resto-bistrot de l'hôpital Iris-Sud ou mieux encore un déjeuner-rencontre scandinave quotidien chez Ikea où se retrouvent à 10 heures pile une joyeuse bande de "copains d'abord" - et s'il en manquait un c'est qu'il était mort (Brassens). On nous a fait croire que le bonheur, c'était l'enfance. Balivernes. D'abord, les enfants pleurent plus que les vieux, et de vrais chagrins. Et puis la vie c'est comme l'argent, moins on en a, plus on y tient. Mystérieux plaisir d'être sur-terre.  


Lu dans:
David Lelait-Hélo. Sur l'épaule de la nuit. Editions Anne Carrière. 2010. 175 pages. Extrait p. 40

Aucun commentaire: