18 mars 2014

La face de l'ombre

(..) c'est dans le jour qu'il apparaît
dans le jour le plus blanc    l'oiseau
il bat de l'aile     il s'envole
il bat de l'aile     il s'efface
Il bat de l'aile     il réapparaît
(..) je demeure sur place     contemplant
fasciné par son apparition
fasciné par sa disparition.
    Henri MICHAUX

Apparition, disparition, jeu d'ombre et de lumière comme dans la quête symbolique de Peter Schlemihl, qui a cédé son ombre contre une manne d'argent, pensant qu'il ne s'agissait que d'un détail. L'absence de cette projection familière de sa propre image ne lui attire bientôt que des déconvenues et Schlemihl partira courir le monde pour retrouver l'homme avec qui il a noué cet étrange troc. On a tous notre part d'ombre et de lumière, appréciant cette dernière si valorisante, dépréciant et dissimulant notre face cachée alors que s'y niche la moitié de nous-même, peut-être la plus authentique. 



Lu dans:
Henri MICHAUX. L'oiseau qui s'efface.
Vandermeulen et Casanave. Chamisso. L'homme qui a perdu son ombre. Le Lombard. 243 pp.  

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