30 novembre 2012

De rêve et d'abandon


"Dormeuse, amas doré d'ombres et d'abandon."
Paul Valéry

Seul dans le cabinet silencieux, je me surprends à observer la pleine lune par un interstice du rideau. Elle veille sur les rêves de tant de personnes chères, dans les bras de Morphée à l'heure qu'il est. Sur  notre fils Benoît endormi au pied du mont Simandou en Guinée,  sur nos mômes si pleins de vie, et sur tant d'autres que nos vies croisent.  Leurs rêves rejoindront les miens dans quelques minutes, comme le souffle Claude Roy :

"Tu traverses mon rêve sur la pointe des pieds
un doigt sur la bouche « Ne te réveille pas»
Je réponds dans mon rêve «Je ne dors pas je rêve»
Tu dis à voix basse «Est-ce moi qui rêve que tu dors?
Ou bien toi qui ne dors pas et je te parle en vrai? »
(..) Allez savoir où est la vraie     Toutes le sont
et même celle de l'absence."

le Haut Bout . 25 septembre 1983


Lu dans:
Claude Roy. A la lisière du temps. Les passantes du rêve. NRF Gallimard. 208 pages. Extrait pp. 166,167

28 novembre 2012

Moi, la face cachée


"Le sommeil est ce moment particulier où notre conscience nous échappe et devient l'autre de nous-même."
Juan Paparella

Juan Paparella expose à Tourinnes-la-Grosse "L'étranger. L'autre. Celui qui nous habite.", oeuvre monumentale représentant le trait oscillatoire dessiné à la mèche d'artificier d'un électroencéphalogramme de son sommeil. Symbole de la fragilité des choses, il la découpera en fragments à la fin de l'exposition, remis aux visiteurs et amis présents. 
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On s'aime comme on se quitte


"Chaque jour, après avoir accompagné son fils à l'école maternelle, une femme s'attarde à l'observer un instant à travers la porte vitrée donnant sur la cour de récréation. Et chaque jour, pendant quelques secondes au moins, suivant des yeux le petit anorak bleu roi et le bonnet rouge, elle est saisie de la même bouffée d'angoisse : c'est comme si l'enfant était déjà inaccessible dans la distance et la multitude de toute une génération. Alors qu'il était si désespéré à l'idée de la quitter, il y a quelques minutes à peine, le voici d'ailleurs, les joues  encore mouillées de larmes, qui se met à sautiller et à courir comme tous les autres enfants. "
Marcel Cohen

Qui de nous n'a vécu pareille étape, involontairement cruelle: nos enfants ne nous appartiennent guère. Au mieux, nous leur assurons une piste de lancement, un espace de passage vers une existence propre. A leur naissance, nous nous sentons pourtant investis d'une mission longue comme un quart de vie, et quelques mois plus tard ils nous rappellent déjà que nous ne constituons qu'une minime partie de leur univers. Pour un temps, ils nous reviendront chaque jour, puis chaque weekend, puis ils conduiront eux-mêmes leurs mioches en maternelle. Seule la porte vitrée donnant sur la cour de récréation ne change guère, et je ne changerais pourtant ma vie pour la sienne: nos petits d'hommes sont faits de la chair dont on fait les projets, fragiles et forts à la fois.  


Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait p.149 

25 novembre 2012

Un coeur morcelé


"Ils portent le fer dans le ciel,
ils construisent des murs partout,
pour chaque mouvement du bras, une loi.
S'ils pouvaient faire des parcelles
avec le ciel, ils le feraient.
Assis dans l'herbe
entre les fleurs et les reflets du ciel,
je les regarde courir dans tous les sens.
Ils n'avancent pas.
Pire : ils reculent."
A. Romanes

Alexandre Romanes, poète gitan, ancien du cirque Bouglione, écrit mieux que quiconque la souffrance des murs qu'on dresse, des parcelles, et des législations contraignantes. A le relire, par-delà le récit de son peuple, il me semble que c'est toute l'histoire des hommes qu'il pleure, souffrances sans cesse reproduites et aussitôt oubliées.  


Lu dans :
Alexandre Romanes. NRF. Gallimard. 2004. 98 pages. Extrait p. 50 

L'air tissé par le vent


"L'eau
fait sonner  son tambour
d'argent
Les arbres
tissent le vent."
F. Garcia Lorca

Soudaines secousses cette nuit dans un automne aux couleurs impressionnistes. Des forces internes se réveillent, s'ébrouent, renversant les plantes en pots de la terrasse et déshabillant les Gingko Bilobas de leurs feuilles ambrées. Le bol de café dominical me rassure les mains de sa douce chaleur, et je pense à la semaine qui s'ouvre en contemplant le jardin. Combien de bonheurs, combien de malheurs?  le futur demeure une fascination. 


Lu dans:
Federico Garcia Lorca. Poésies II. NRF Gallimard. 1955. 240 pages. Extrait p.161

24 novembre 2012

Tâches ingrates


"Un homme se demande quelle solitude élémentaire il cherche encore à préserver (et avec quelle étrange pudeur) quand il se croit tenu d'expliquer qu'il vient de passer une heure à s'acquitter de tâches ingrates, alors qu'en réalité il observait, allongé dans l'herbe,  comme il le faisait enfant, l'offensive d'une légion de fourmis rouges contre les cohortes, sans cesse renouvelées, d'une armée de fourmis noires."
M. Cohen

 
Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait p.80

23 novembre 2012

Eloge de la veille


"Je ne m'endormirai que si d'autres veillent."
Paul Eluard

« Dans ma compagnie, explique un ancien militaire, monter la garde était considéré par tous comme une corvée. Personnellement, j'aimais la solitude des nuits au grand air, et me portais fréquemment volontaire (..), ce qui me valait de passer pour un excentrique. Comment expliquer ce que je ressentais? Sans doute ne le comprenais-je pas tout à fait moi-même. Ce qui ne m'empêchait pas d'être conscient de protéger des bâtiments où personne n'aurait songé pénétrer. Qui tenterait d'entrer par effraction dans une caserne bourrée d'armement où quelques centaines d'hommes dans la force de l'âge, et parfaitement entraînés, dorment à proximité de leur fusil ? Ainsi, ma présence était-elle plus symbolique que dissuasive. En réalité, ce sont mes camarades endormis qui me gardaient, non le contraire. Moi, il suffisait que je sois là !" 

 
Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait p.36

21 novembre 2012

Hasards simultanés


« Il arrive qu’une série de correspondances inhabituelles ou d’événements similaires ne forment pas une pure coïncidence, mais une coïncidence signifiante. Cette synchronicité est parfois ce que nous attendions pour nous pousser à des changements et des éveils auxquels nous sommes prêts. »
Pierre Teilhard de Chardin


Lu dans:
David Richo. Le pouvoir des coïncidences. Petite bibliothèque Payot. 2012. 263 p. Introduction.

Ces merveilleux fous volants


"Un UCAV (Unmanned Combat Air Vehicle, drone de combat volant) est programmé pour suivre un trajet et atteindre un objectif, conduisant sa mission avec une grande autonomie, sans intervention humaine.  Qui peut être tenu responsable d'une opération militaire menée avec ces drones autonomes ? Le commandant, le programmeur de drones, le constructeur de l'appareil?"
Laurent Checola et Edouard Pflim

 
Lu dans :
Laurent Checola et Edouard Pflimlin. Drones : des ONG demandent l'interdiction des "robots tueurs". Le Monde.fr . 20.11.2012   

20 novembre 2012

Métamorphose dans la nuit


"Soir après soir, lorsqu'il éteint sa lampe de chevet avant de s'endormir, un homme retrouve cette pensée telle une petite flamme qu'il ne parviendrait pas à étouffer en dépit de toutes les difficultés du jour: si une maturation lente, échappant à toute conscience, a bien lieu pendant le sommeil alors, et si minime soit-elle, ce n'est pas tout à fait le même homme qui s'éveillera le lendemain, ni tout à fait dans le même monde."
Marcel Cohen
 
 
Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait p.102

17 novembre 2012

Le prix d'une médaille


"Un mathématicien est comme un aveugle dans une pièce noire, cherchant à voir un chat noir, qui n'est peut-être même pas là."
Cédric Villani

Quand un lauréat récent de la médaille Fields de mathématiques raconte son quotidien dans l'élucidation de questions de physique statistique, maîtresse jalouse qui hante ses nuits et ses weekend, cela donne un livre étrange (Théorème vivant, 2012, Grasset). Pot-pourri où il livre en vrac récit de vie, messages électroniques, articles scientifiques, croquis et démonstrations manuscrites, rêves, désillusions et petites vanités. On ne comprend qu'un tiers, mais on a l'ambiance, la petite musique d'un monde pas exempt d'une certaine schizophrénie où se mêlent en permanence la réalité, les hallucinations visionnaires et quelques moments inattendus où surgissent soudain la solution de questions restées sans réponse depuis des décennies. Un monde hermétique pour qui n'en possède pas les clés, ce qui n'est pas l'apanage des mathématiques d'ailleurs, que le lecteur lambda découvre en se risquant un oeil par le trou de la serrure. 

 
Lu dans:
Cédric Villani. Théorème vivant. Grasset 2012. 280 pages. Extrait pp 263-264.

16 novembre 2012

D'ombre et de lune


"Une nuit d'été, deux hommes jouent aux échecs sur le pont d'un navire. Soudain, la pleine lune, émergeant entre les nuages, projette si bien l'ombre des pièces à leurs pieds que les joueurs s'interrompent pour suivre cette seconde partie qui s'est engagée à leur insu et en grandeur nature. En effet, les pièces ne se détachent pas seulement sur le pont avec une netteté confondante : animées par le double mouvement du roulis et du tangage, elles grossissent, s'entre-dévorent, se ruent sur les joueurs eux-mêmes puis, démesurées, se font un instant hésitantes et refluent en s'amenuisant. Elles amorcent alors un mouvement de rotation, s'effilent, vacillent, se couchent, s'emmêlent, avant de surgir une fois encore de l'ombre. Mais les deux hommes aperçoivent maintenant une pièce supplémentaire : un fou, ou une reine, se déplaçant sur la diagonale à une vitesse telle qu'à l'évidence elle ne doit plus rien aux mouvements du navire : l'ombre d'un homme sur le pont. ".
Marcel Cohen

J'ai aimé ce court texte décrivant les plans enchevêtrés de notre existence où se superposent comme sur l'écran d'une lanterne magique nos actes, la représentation que nous nous en faisons et le monde extérieur. Nos vies sont ce jeu d'ombres et de lune sur le pont du navire qu'agite le roulis.


Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait p. 68

13 novembre 2012

Visages de la peur


"La nuit, dans un faubourg où il s'est égaré, un homme doit affronter un gros chien le menaçant au milieu d'une rue déserte. Loin de rebrousser chemin, le passant choisit de poursuivre sa route : il est trop mécontent de lui ce jour-là, trop fatigué, trop assommé par tout le désespoir de ce quartier éloigné pour accepter, de surcroît, l'idée de rentrer chez lui en ayant manqué de courage. Lorsqu'il parvient à sa hauteur, le chien hurle avec rage en montrant les crocs. Cependant, loin d'attaquer il recule et, maintenant que l'homme est à sa portée, il se calme même un peu. Bientôt, les aboiements tournent au grognement, et de plus en plus faible, tandis que l'animal baisse les oreilles. L'homme a largement dépassé le chien quand il se retourne. C'est pour apercevoir l'animal silencieux, tout penaud au milieu de la rue, et qui agite faiblement la queue. Se sentant encouragé par le regard du passant attardé, il lui emboîte même le pas. «Nous avons eu peur l'un et l'autre », murmure l'homme en lui caressant le crâne de sa main encore moite, «nous avons été courageux l'un et l'autre. Et maintenant qui n'aurait besoin d'un peu d'amour? »
Marcel Cohen

Lu dans:
Marcel Cohen. Faits. NRF Gallimard. 2002. 242 pages. Extrait pp. 13-14

Rêver l'impossible


 "Peu de rêves sont aussi séduisants que ceux qui sont impossibles."
B. Larsson

Faut-il espérer dans ce cas qu'ils se réalisent? Un jeune patient, étiqueté d'étourdi par ses professeurs, rêvait de devenir Américain et pilote de Boeing. Il devint les deux. Aux dernières nouvelles, ruiné par le jeu, l'argent et les femmes faciles, il ne survivrait que grâce à des emplois précaires. Ses parents sont morts, emportant les dernières nouvelles de son enfer. 
  

Lu dans:
Björn Larsson. Les poètes morts n'écrivent pas de romans policiers. Grasset. 2012; 491 pages. 

11 novembre 2012

Au son du Last Post


"Je ne m'endormirai que si d'autres veillent."
Paul Eluard

Soir de 11 novembre. Si on tend l'oreille, l'écho du Last Post se répercute jusqu'aux murs de mon bureau silencieux. La maison a retenti ce matin des cris et des sauts de nos petits-enfants. Me revient en écho l'image sépia d'un grand-père revenu malade d'une guerre de tranchées sur l'Yser, et que je ne connus pas. Si peu de générations séparent ces rires et cette vie hypothéquée, ces enfants rieurs et ce Poilu qui partit selon toute vraisemblance avec optimisme pour une guerre qu'on croyait courte. La semaine passée, deux de nos petites-filles sautillaient entre les tombes, trouvant que "c'était beau un cimetière, avec plein de fleurs partout, et des feuilles couleur or qui volent partout". Ce passé qui prend la main de l'avenir donne une texture à nos journées.  


Lu dans:
Eluard cité par David Lelait-Hélo. Sur l'épaule de la nuit. Editions Anne Carrière. 2010. 175 pages. Extrait p. 158

09 novembre 2012


"C'est la chaude loi des hommes, du raisin ils font du vin, du charbon ils font du feu, des baisers ils font des hommes."
Eluard

 
Lu dans:
David Lelait-Hélo. Sur l'épaule de la nuit. Editions Anne Carrière. 2010. 175 pages. Extrait p. 50

La gratuité de vivre


"N’être que l’odeur des fruits.
N’être que l’heure en suspens.."
Jean Grosjean
Une journée se termine, lisse et bientôt oubliée. Des rencontres, des paroles, des questions, quelques ébauches de réponses. Ni querelle vaine, ni angoisse excessive, c'est déjà du bonheur. A celui qui me demandera "qu'avez-vous fait le 8 novembre 2012?" il me sera impossible de citer le moindre fait saillant. Comme vous sans doute, je me serai coulé dans le lit du fleuve et laissé porter par la gratuité de vivre: « Courir dans les champs, / sentir le vent, / ce n’était pas assez. / Comme tous ceux / qui n’ont rien dans la tête, / moi aussi j’ai cru / qu’il fallait faire des choses. (..) La neige, le vent, les étoiles : / si le coeur est parfait, / pourquoi vouloir plus ? » (A. Romanes).


Lu dans:
Jean Grosjean, Les Vasistas, Paris, Gallimard, « Romance », p. 12.
Alexandre Romanès, Sur l’épaule de l’ange, Paris, Gallimard, p. 54.

07 novembre 2012

Opportunité n'est pas choix


"La vie, c'est ce qui t'arrive alors que tu es occupé à faire d'autres plans." ("Life is what happens to you while you're busy making other plans.")
John Lennon. Beautiful Boy.

John Lennon berce son second fils Sean au son de cette mélodie qu'il vient de composer pour lui, quelques mois avant sa mort violente près de Central Park. Sans doute rêve-t-il aux multiples opportunités d'une existence, aux portes prématurément refermées comme aux fenêtres qui s'ouvrent. Ces pensées m'ont occupé durant cette journée, oscillant sans cesse entre soleil et brume, entre espoirs et craintes des divers patients venus se confier. "Planifier au minimum pour s'adapter à tout pourrait être la devise du monde vivant" relève Dominique Dupagne, et - qui sait? - la clé de son avenir. 

Obama: quatre ans de plus. Il s'en fallut d'un cheveu cette nuit qu'il puisse méditer la ritournelle de Lennon. A quoi tient l'Histoire ..
 

Lu dans:
Renata Saleci. La tyrannie du choix. Albin Michel. 2012? 216 pages. Extrait page 206.
Dominique Dupagne. La revanche du rameur. Michel Lafon. 2012. 345 pages. Extrait p.115

Sagesse du choix


"Deux routes divergeaient dans un bois, et moi,
J'ai pris celle par laquelle on voyage le moins souvent,
Et c'est cela qui a tout changé."
Robert Frost. La route non prise.
 
 
Lu dans:
Renata Saleci. La tyrannie du choix. Albin Michel. 2012? 216 pages. Extrait page 164.

02 novembre 2012

Sagesse d'un astronome


"Moi qui passe et qui meurs, je vous contemple, étoiles!
La terre n'étreint plus l'enfant qu'elle a porté.
Debout, tout près des dieux, dans la nuit aux cent voiles,
Je m'associe, infime, à cette immensité;
Je goûte, en vous voyant, ma part d'éternité. "
    Claude Ptolémée, dit l'Astronome. 
 
Géographe, mathématicien, astronome, auteur de traités d'optique, de tables chronologiques, d'un essai ("Sur les harmoniques"), d'un ouvrage philosophique ("Sur les critères et les principes
vecteurs de l'âme"), Claude Ptolémée, vécut à Alexandrie vers l'époque de Marc Aurèle. Disciple de l'astronome Hipparque de Bithynie, plus vieux que lui d'un demi-siècle, il le compléta portant de 850 à 1022 le nombre des étoiles fixes cataloguées par son prédécesseur. Ses ouvrages, traduits en arabe, servirent de fondement à l'astronomie musulmane du Moyen Age; en Europe, son système s'efforçant d'accorder les données mathématiques avec le mouvement apparent des astres régna jusqu'à Copernic et Galilée. 

Le jardin rouille sous la pluie, donnant sa juste tonalité à la fête des morts. Nos pensées s'envolent vers tant d'êtres chers disparus à notre vue, nous situant nous-mêmes dans le vaste cours des choses. Il me plaît de m'y aider en lisant Ptolémée, plutôt que Glycon dans une tonalité bien plus sombre : "Tout est rien, tout est vide, et tout farce grossière. Nous sortons du chaos pour devenir poussière." (Anth/pal. X.124). 


Lu dans:
Seule épigramme connue de Claude Ptolémée, dit l'Astronome  (IIème siècle de notre ère). Anth. Pal., IX
Marguerite Yourcenar. La Couronne et la Lyre. Gallimard. NRF 1979, 485 p., extrait page 381-382