17 avril 2012

Une gloire posthume

"La situation est délicate et puisque l'on ne peut avoir les meilleurs, il faut donc prendre les médiocres."
Délibération pour le poste de cantor de l'église luthérienne saint Thomas de Leipzig, 22 avril 1723

L'appréciation est peu flatteuse mais Jean-Sébastien Bach accède néanmoins au poste pour lequel il a postulé le 22 avril 1723, à l'âge de 38 ans. Il y séjournera plus de 25 ans, durant lesquelles il connaîtra progressivement tous les honneurs.  Il entre dans une phase de sa vie où, comme le dit Johann Nikolaus Forkel, « il ne pouvait toucher une plume sans produire un chef-d'œuvre ».  Il a vingt enfants de deux mariages successifs, en perd dix.  L’homme en deuil offre pourtant à Dieu des messes et des cantates inouïes de beauté et de dévotion.  Aveugle, Il meurt le 28 juillet 1750 d'une crise d'apoplexie. Rapidement oublié car la musique baroque est passée de mode, sa seconde épouse Anna Magdalena lui survit dix ans, vivant de subsides et de mendicité à l’entrée de la cathédrale Saint Thomas.  Ce n'est qu'en 1829 que Mendelssohn, l'un des successeurs de Bach à Saint Thomas de Leipzig, fit rejouer la Passion selon saint Matthieu à l'église saint Thomas, permettant au XIXème siècle de le redécouvrir avant que le XXème ne lui accorde une gloire qui ne l'a plus quitté. 

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