21 mars 2012

Le chant du loriot

"Déguisé en feuilles   dans le haut cerisier
un loriot improvise une cavatine d'été
Je guette son envol après l'accord final
rire de lumière    jaune vif aigu
mais le rusé s'esquive sans que j'aie pu le voir
et ne nous laisse que le souvenir de
sa chanson    déjà évaporée dans le soleil."
Claude Roy

Le tumulte et la médiatisation extrême des accidents et tueries me saoulent, comme  d'ininterrompues funérailles. L'émotion serait-elle devenue un marché, le respect de la paix des  morts et de leurs proches une incongruité? Soudain me parvient le chant d'un oiseau inconnu revenu au jardin, invisible mais présent. La musique de l'oiseau, la lumière à profusion d'un printemps renaissant, une légèreté dans l'air qui me donne des envies de vivre: sans honte aucune, voilà les nouvelles que ce jour il me plaît à entendre. 

Lu dans:
Claude Roy. A la lisière du temps. Gallimard. NRF. 1984. 205 pages. Extrait p.83

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je vous remercie pour vos mots dans lesquels je me retrouve pleinement.
Belle journée à vous,
Bénédicte