29 mars 2010

Quand la mer se retire

"L'amour s'est longuement exalté de tout ce qui le contrariait. Un jour, l'impossible vient à portée de main, les amants éblouis capturent leur bonheur. Arcadie, terre promise enfin donnée, ils entrent d'un pas étonné dans le rêve. Les années appartiennent enfin à ceux qui ont compté les heures. L'impatience se tait, le cœur s'apaise, les jours déroulent leur lent accord, tout ce qui fut fièvre devient douceur et l'exaltation tendresse. Le visage où l'on a lu un destin amer nous appartient et la joie la plus aiguë sera demain la plus quotidienne. Au fil du temps, il n'est pas d'aiguillon qui ne s'émousse, de gestes qui ne perdent leur pouvoir. Quand la mer se retire, on songe avec indulgence aux tempêtes passées. Julie retrouve la gaieté et François le désordre. L'habitude a raison de tout et le bonheur des passions. L'amour heureux porte sa propre condamnation."
J. Harpman
Qui a lu la dernière page de "Belle du Seigneur" d'Albert Cohen la retrouve intacte dans la conclusion du roman "Brève Arcadie" de Jacqueline Harpman. Il faut lire deux fois sans doute pour comprendre, et le coeur bat moins vit qu'en parcourant les ouvrages de la collection Harlequin, mais certains se retrouveront peut-être dans ces lignes. De quoi entamer sur un mode interrogatif une semaine que je vous souhaite bonne.

Lu dans :
Jacqueline Harpman. Brève Arcadie. Editions Labor 2001 (1ère édition Julliard 1959). 216 pages. Extrait p.191.

27 mars 2010

La leçon du poulet

"Mais de toute ma carrière, je n'ai jamais connu d'accident [...] d'aucune sorte qui vaille la peine d'être mentionné. Pendant toutes ces années passées en mer, je n'ai vu qu'un seul navire en détresse. Je n'ai jamais vu de bateau échoué et je n'ai jamais échoué moi-même, ni été dans une situation difficile qui menaçait de tourner au désastre."
E. J. Smith, 1907, capitaine du Titanic (dont le navire sombra en 1912)
Une désespérée est morte en se défenestrant cette semaine, entraînant dans l'au-delà un septuagénaire sans histoire sur lequel elle a chuté. On ne peut dire dans le cas présent que le hasard ait bien fait les choses ni qu'il fut "the right man in the right place". Peut-être que pour éviter cet accident mortel, il aurait fallu le préparer, ni l'une ni l'autre n'ayant pu réunir tant de conditions précises pour un dénouement funeste. Hasard et prédictibilité se retrouvent dans la désopilante démonstration du philosophe Bertrand Russell, rapportée par Nassim Taleb. Il faut imaginer un poulet que l'on nourrit tous les jours. Chaque apport de nourriture va renforcer sa conviction que la règle générale de la vie est d'être nourri quotidiennement par de sympathiques amis soucieux de ses intérêts. Un jour pourtant, la veille d'une fête de famille, quelque chose de totalement inattendu va lui arriver, qui va l'amener à réviser ses croyances et poser une question existentielle: comment pouvons-nous connaître l'avenir en nous fondant sur ce que nous savons du passé? Ou, plus généralement, comment pouvons-nous arriver à comprendre les propriétés de l'inconnu (infini) sur la base du connu (fini) ? Qu'aurait pu apprendre notre poulet sur ce que lui réserve le lendemain en se basant sur les événements de la veille? Beaucoup de choses, peut-être, mais sans doute un peu moins qu'on ne le croit, et c'est ce "un peu moins" qui fait toute la différence. Une observation sur mille jours ne nous apprend hélas rien sur ce qui va arriver demain. 

La déclaration du capitaine Smith a fait florès, et se répète. En septembre 2006, un fonds baptisé Amaranthe ("fleur immortelle"), fut obligé de fermer après avoir perdu près de 7 milliards de dollars en quelques jours. Quelques jours avant, la société avait fait une déclaration pour expliquer aux investisseurs qu'il ne fallait pas qu'ils s'inquiètent, car elle employait douze gestionnaires de risque se servant de modèles du passé pour mesurer les risques de survenue d'un événement de ce genre. Faillite prémonitoire de la saga de l'automne 2009, mais les poulets cette fois étaient bien réels. 

Lu dans :
Nassim Nicholas Taleb. Le Cygne Noir. La puissance de l'imprévisible. Les belles lettres. 2007. 2008 pour l'éd. française. 500 pages. extrait p.74 

24 mars 2010

Vendre de l'huile de moteur

« Qu'est-ce que vous faites ? »
A de Botton.
A-t-on raison d'assimiler travail et production de sens ? De penser que notre profession définit notre identité, au point que la question que nous posons à une nouvelle connaissance est souvent : « Qu'est-ce que vous faites ? » L'essayiste suisse Alain de Botton interroge avec humour la croyance moderne qui lie travail, bonheur et sens de l'existence. N'a-t-on pas tendance à prendre le travail trop au sérieux, à « aborder des tâches avec la plus grande détermination et gravité alors même que leur absence de sens - voler vers Paris pour vendre de l'huile de moteur - est manifeste ? ». 

Quel chemin parcouru depuis les temps anciens, quand le mot « tripalium », qui a donné « travail », renvoyait à un instrument d'immobilisation ou de torture. Quel chemin et même quel tour de passe-passe étymologique ! Alors que le « travail » désignait l'état d'une personne qui souffre - un sens toujours utilisé en obstétrique -, il est devenu ce qui, aujourd'hui, doit faire sortir l'individu de l'exclusion et de la souffrance. Je ne mettrais pas ce livre entre toutes les mains... 

Lu dans :
Florence Noiville. Pourquoi travailler ? Pour oublier qu'on va mourir. Le Monde du 19.03.10. Supplément Livres.
Alain De Botton. Splendeurs et misères du travail. Mercure De France. Collection : Bibliothèque Étrangère. 2010. 373 pages.

23 mars 2010

Le temps des crises

"La France devient une cité dont le TGV est le métro et les autoroutes les rues."
Michel Serres
La crise, quelle crise? s'interroge Michel Serres dans son dernier opuscule. Une bien étrange crise financière qui a vu nos banques aligner des bénéfices insolites moins d'un an après s'être déclarées en faillite virtuelle, mais qui ne fut qu'un soubresaut de modifications bien plus profondes qu'il ne paraît. Comment l'homme demeurerait-il inchangé dans ce nouveau collectif qui voit se brasser les villes en un tissu multiculturel et marchand unique, le plus grand restaurant du monde étant le cathering de la première compagnie aérienne américaine. Habitant du monde, surinformé, consom-acteur d'activités devenues payantes mêmes pour les plus anodines comme la banale communication qui se monnaie par GSM interposé), l'homme porterait-il désormais tous les ingrédients des crise futures en lui de manière inéluctable? Pas sûr, avance Serres, car l'homme est acteur d'un texte qu'il écrit lui-même. 

 
Michel Serres. Le temps des crises. Manifestes. Le Pommier. 2009. 80 pages. Extrait p. 15
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Nos cerfs-volants trop lourds

"Les cerfs-volants ça ne s'envole pas si le vent n'est pas là. Et le tien est trop lourd."
J. Richard
Revoilà le temps de la fatigue, omniprésente en consultation, conjonction d'un hiver trop long, d'un manque de souffle à nos existences et d'activités trop nombreuses et trop prégnantes. De distractions, dirait Montaigne pour qui "c'est n'être en aucun lieu que d'être partout". L'image du laboureur derrière son cheval traçant son sillon a laissé la place à la machine agricole qui en trace une dizaine d'un coup, comme dans nos vies. 
 
Jacques Richard. La plage d'Oran. Ed. Albertine. 2010. 71 pages. extrait p.58.
Stefan Zweig. Montaigne. Préface de Roland Jaccard. Presses Universitaires de France - PUF. Coll.: Quadrige Grands textes. 2004. 125 pages. extrait p.72

21 mars 2010

Embrasse la vie


                           


Boire le vin de l'existence

"Même si tout s'arrêtait là,
Au dernier souffle, à la fosse, à la cendre,
Même s'il me fallait descendre
Ces escaliers qui ne conduisent nulle part,
Cela valait la peine d'être né,
D'avoir bu à longs traits le vin de l'existence,
D'avoir connu des joies et des douleurs intenses,
D'avoir aimé, d'avoir lutté, d'avoir pleuré.

Je n'ai pourtant pas fait des étincelles,
Rien que ces choses que l'on dit très ordinaires.
Mes fautes ne sont pas des actes mais des manques.
Je confesse médiocrité.
Mais j'ai parfois marché sur l'eau, flotté dans l'air,
Je me suis vu sur la plus haute vague,
J'ai respiré un peu d'éternité."
Djalâl ad-Dîn Rûmî, dit Rûmî

L'UNESCO a célébré le huitième centenaire de sa naissance en lui dédiant l'année 2007. Jalâl ud Dîn Rûmî, dit Rûmî (1207 - 1273) a profondément influencé le soufisme par  ses textes où le mystique n'est jamais bien loin du poème d'amour, comme un Cantique des cantiques transcrit par un musulman. Rûmî a également repris à son compte les fables d'Ésope dans son principal ouvrage le « Masnavî », que La Fontaine retraduira partiellement à son tour en français. Les Turcs et les Iraniens d'aujourd'hui continuent d'aimer ses poèmes. Reconnu de son vivant comme un saint, Rûmî avait des prises de position assez novatrices par rapport au pouvoir politique et au dogme musulman. Il aimait à fréquenter les chrétiens et les Juifs tout autant que ses coreligionnaires. Liliane Wouters vient de publier un délicieux petit ouvrage qui en collationne quelques textes poétiques représentatifs. Un bonheur de lecture.

Lu dans  :
Liliane Wouters. Le livre du Soufi. Le Taillis Pré.2009. 64 pages. extrait p.64

19 mars 2010

Aimer

"Aimer, c'est à travers le corps
Rencontrer l'âme, c'est aussi
Par les sentiers de l'âme aller
À la découverte du corps.
Aimer, c'est mêler l'âme au corps,
Le corps à l'âme, c'est encor
Du bout des doigts, au fond de l'être,
Toucher, sentir et reconnaître
Avec la chair, avec l'esprit,
Sans deviner lequel est pris
Et lequel prend, sans pouvoir dire
Qui se réveille et qui s'endort,
Lequel commence, où finit l'autre,
Quel est le vif, quel est le mort."
Rumi
  
Lu dans  :
Liliane Wouters. Le livre du Soufi. Le Taillis Pré.2009. 64 pages. extrait p.32.

17 mars 2010

Quand un président s'excuse

 "J'aime pas le passé, c'est trop difficile,
d'abord le passé simple, ça n'existe pas,
il n'y a que du passé compliqué."
S. , 11 ans
Cinq minutes de télévision comme on l'apprécie, au JT de la Une ce mercredi 17 mars. Le président Jean-Francis Jonckheere, qui présidait sa cent onzième cour d’assises, raconte avec émotion et sobriété pourquoi il a présenté ses excuses à Jessica Bily, infanticide en déni de grossesse qui risquait 30 ans de prison, quelques minutes après son acquittement. « A travers vous, j’adresse aussi mes excuses à une autre femme comparue il y a vingt ans et qui, dans les mêmes conditions que vous, a donné la vie à un enfant. Nous n’y connaissions rien et nous n’avions rien compris. Elle a été condamnée. Vous sortez libre et j’ai confiance ». 
  
Lu dans:
S., 11 ans, cité dans Abels Eber C., Enfants placés et construction d'historicité. Paris. L'Harmattan. 2000. p.30

Une embellie

"Ecris quelque chose de joli
Des vers peut-être ou de la prose
Un instant de rêve et de pause
Dans le tumulte de la vie
Ecris quelque chose de joli
Quelques mots de bleu et de rose
Un moment de métamorphose
Que tu nommerais l'embellie."


Demain on annonce du printemps, du vrai. Que ces paroles lui siéent bien, un peu comme si le soleil devenait musique. L'au revoir à Jean Ferrat me fait (re)découvrir les paroles de ce superbe morceau que nous avons fredonné sans l'avoir écouté: une superbe ode amoureuse en fait, qui s'épanouit dans ses dernières notes "Dans le tumulte de la vie/ Je l'aurais voulu si joli/ Mon amour en qui tout repose/ Et que nul ne puisse ni n'ose/ Douter que tu es dans ma vie/ L'embellie." 

Le même jour me révèle un petit trésor de Djâlal ud Din, dit Rumi, qui pendant que sur la France régnait Saint Louis, écrivait à son aimée (l'un était en Irak et l'autre au Khorassan) 
"Seigneur
rends-moi plus amoureux de toi que d'elle.
Je deviendrai le plus grand saint."

Lu dans :
Jean Ferrat. L'embellie. Ferrat 80, Temey/Sony (1980)
Liliane Wouters. Le livre du Soufi. Le Taillis Pré.2009. 64 pages. extrait p.31.

15 mars 2010

Paradoxe du maître

"On demanda un jour au Mullah Nasrudin :
- Nasrudin, est-ce que certains de tes étudiants sont déjà parvenus à l'illumination ?
- Bien sûr. Beaucoup d'entre eux, répondit Nasrudin.
- Mais comment peux-tu en être certain ?
- C'est facile. Ils ont cessé de me suivre et de suivre quiconque, ils ont cessé de parler sans cesse de «maîtres», d'«enseignements», de «spiritualité» et autres choses du même genre, et ils poursuivent leurs vies libres des peurs et des faux-semblants."

Merci à mon frère Marc qui m'envoie ce petit complément à la réflexion d'hier sur la coquille d'oeuf. 

Le message de la coquille d'oeuf

"La coquille de l'oeuf n'est vraiment utile que si, après avoir servi de protection, elle peut disparaître."
M. Balmary


Petite sagesse quotidienne à l'usage des parents et éducateurs

 
Marie Balmary, Fragilités, conditions de la parole selon la Bible et la psychanalyse. La fragilité, faiblesse ou richesse.  Albin Michel . 2009.  215 pages . extrait  p.24

13 mars 2010

Merveilleux seniors !

La persistance du jasmin

"Le jasmin entête. On pourrait avancer les yeux fermés, s'orienter à l'odeur.  En Turquie, dans son infirmerie-prison Nazim Hikmet, le poète enfermé pour ses idées , percevait la senteur des oeillets: ils avaient dû s'ouvrir quelque part au-delà des barrreaux. "
C. Nys-Mazure.
Une semaine se termine. J'ai ressenti avec force mon impuissance à tout guérir, à soulager entièrement, à apporter une aide efficace. J'ai dû me résoudre, une fois de plus, selon les mots de Lama Puntso à "donner à l'autre l'occasion de faire de sa fragilité un chemin". Le symbole du jasmin me poursuit: accepter de n'être dans ma profession que cette senteur subtile qui  franchit les barrières les plus infranchissables - la maladie incurable, le désespoir face à la mort, l'anéantisssement de son image personnelle, l'abandon par ses proches, l'anxiété et le sentiment d'avoir raté son existence - et permet de maintenir allumée au sein de la nuit humaine cette flamme ténue mais indispensable: l'espérance. 

Lu dans:
Colette Nys-Mazure. Courir sous l'averse. Desclée De Brouwer. coll. Littérature ouverte. 2009. 185 pages. Extrait page 20.

12 mars 2010

Risque de faille

"A la première fissure dans l'idéal, tout le réel s'y engouffre." 
Jean Rostand

  

10 mars 2010

L'éternelle quête de soi

"L'adaptation la moins coûteuse en énergie consiste à faire comme tout le monde."
 B. Cyrulnik
Le dernier ouvrage écrit par Stéphane Zweig, peu avant son suicide en exil, est consacré à Montaigne et à son éternelle quête de "penser par soi-même".  Les deux comparses, que quatre siècles séparaient, n'auraient certainement pas renié le récit que fit le comportementaliste Asch d'une de ses expérimentations consistant à observer des gens dans une salle d'attente. Tous les sièges, sauf un, sont occupés par des compères plongés dans la lecture d'un journal. La personne observée entre dans la salle où on lui a donné rendez-vous et ne peut s'asseoir que sur la chaise laissée libre. Le nouvel arrivant se met à lire, lui aussi. C'est alors qu'un complice fait sortir une épaisse fumée par un soupirail. Personne ne bouge puisque telle est la consigne. La fumée est intense, et l'odeur de bois brûlé importante. Le cobaye manifeste des signes d'inquiétude, mais puisque personne ne bouge, il se remet à lire. Il faudra attendre qu'un brouillard total obscurcisse la pièce pour qu'enfin il ose se désolidariser du groupe et s'enfuir, laissant les autres le nez dans leur journal. J'ai souri à la lecture du récit, qui m'a ensuite poursuivi jusqu'au soir:  quelle est notre fumée? 

Lu dans
Boris Cyrulnik. Autobiographie d'un épouvantail. Ed. Odile Jacob. 2008. 275 pages. extraits p. 168, 172
Asch S., Effects of group pressure upon the modification and distorsion of fragments, in H. Guetzkow, Human Relationships, Pittsburgh, Camege Press,
1951, p. 177-190.
Stefan Zweig. Montaigne. Préface de Roland Jaccard. Presses Universitaires de France - PUF. Coll.: Quadrige Grands textes. 2004. 125 pages. 

09 mars 2010

Le champion déchu

"Le spermatozoïde est un bandit à l'état pur."
D. Foenkinos
Bandit: qui agit en bande. Voilà une affirmation qui remet ce petit monstre à sa place. On lui a longtemps fait une réputation de champion olympique, du moins lorsqu'il remportait la course à l'ovule, dame: le plus véloce, le plus adroit, le plus vigoureux, le plus fûté, le plus résistant aux intempéries, en un mot comme en cent "tout le portrait de son père", voilà qui donnait à l'embryon à peine mis en route un égo de vainqueur, mieux: de survivant. Et le voilà réduit à ce qu'il est en fait, un vulgaire chasseur en bande, qui se retrouve par le hasard de sa position dans le pattex séminal en haut du peloton, porté par des flux favorables et par ses voisins plus malchanceux vers le saint Graal. Rien de plus qu'une boule sortie du tambour de la loterie nationale, presqu'étonnée de se trouver là. Dénué du moindre mérite, il entame sa nouvelle vie , planqué dans une cellule infiniment plus grande que lui, qui l'absorbe entièrement et referme aussitôt son étreinte sur sa proie. Petit petit, terrorisé, il reprend son souffle. Il lui reste à se tenir calme car il habite dans la maison d'une autre. Il y de quoi voir les choses d'un peu moins haut, me semble-t-il.


Lu dans
David Foenkinos. La délicatesse. NRF. Gallimard. 2009. 201 pages. Extrait p.79

Le rien et le presque tout

"Il faut avoir vécu des années dans le rien pour comprendre comment on peut être subitement effrayé par une possibilité."
David Foenkinos

Lu dans
David Foenkinos. La délicatesse. NRF. Gallimard. 2009. 201 pages. Extrait p.118 

06 mars 2010

Mon île

"Etre à soi-même une présence amie", l'expression d'Anne Philipe m'enchante, non comme un trait narcissique, un plaisir solitaire, mais comme une île, un enclos: être soi sans le regard contraignant d'autrui."
Lu dans :
Colette Nys-Mazure. L'enfant neuf. Bayard. 2005. 78 pages. Extrait p.59

05 mars 2010

Sagesse polonaise

 "Il y a des gens formidables
qu'on rencontre au mauvais moment.
Et il y a des gens qui sont formidables
parce qu'on les rencontre au bon moment."
 Pensée d'un philosophe polonais

 
Lu dans
David Foenkinos. La délicatesse. NRF. Gallimard. 2009. 201 pages. Extrait p.84 

04 mars 2010

De l'ordre au désordre

"Paul Valéry disait que deux grands dangers menacent l'homme, le désordre et l'ordre. Si on vit dans le désordre, on ne peut donner forme au monde qu'on perçoit. On perd sa cohérence, on est confus, on part dans tous les sens, on ne peut plus éprouver. Il faut donc un ordre, mais pas seulement, car l'ordre se pétrifie, se transforme en doctrine et finit par être désadapté du monde vivant... jusqu'au moment où une pichenette le fait disparaître! Ordre et désordre, nous sommes en fait devant deux forces opposées qui doivent se marier pour fonctionner ensemble."

Lu dans :
B Cyrulnik, E Morin. Dialogue sur la nature humaine. Ed Poches Essai , coll. L'Aube. 2000. 93 pages. Cit. p.26

01 mars 2010

Temps de dieu, temps des hommes

"L'homme dit  : Dieu  ?
Dieu dit  : Oui, moi-même
L'homme  : Puis-je vous poser une question  ? 
-Bien  sûr. -
L' homme  : Qu'est-ce qu' un million d' années pour vous  ? 
- Dieu  : Une  seconde.  -
L' homme  : Et un million d'euros  ? 
Dieu  : Pas même un  centime. 
L' homme  : Pouvez-vous me donner un centime  ? 
Dieu  : Attends une  seconde...     "