28 février 2007

sagesse de Guillevic

"Accueille encore,
Recueille encore.
Tout s'oubliera,
Sauf cette attente
Qui fut comblée."

Guillevic.

27 février 2007

Sagesse de l'oubli

"L'homme est parfois assez fou pour préférer le chagrin à l'oubli."

Maurice Chapelan

sagesse du voyage

"Nous sommes des voyageurs. Qu'est-ce que voyager? Avancer.
Que toujours te déplaise ce que tu es pour parvenir à ce que tu n'es pas
encore.
Avance toujours, marche toujours, ajoute toujours. "
Saint Augustin. La Cité de Dieu.

être soi

"Je suis et resterai l'homme de ma vie."
JC Brisville. Quartiers d'hiver.

24 février 2007

sagesse de Bukowski

«Toi, tu es laid, et tu ne connais pas ta chance :
au moins, si on t'aime, c'est pour une autre raison.»
Charles Bukowski. Contes de la folie ordinaire

Vérité côté pile côté face

"L'hirondelle est sûre que la journée commence au lever du soleil.
La chauve-souris est sûre que la journée commence au coucher su soleil.
Elles sont dans le vrai toutes les deux. "
Claude Roy. L'ami qui venait de l'an mil.

23 février 2007

Les p'tits papiers

"Qu'est-ce qu'on peut acheter chez vous pour remplacer la colombe en porceleine de maman?."
Lettre d'enfant déposée à l'atelier de Picasso , rue des Grands-Augustins (Paris), reprise par Pierre Assouline dans son dernier ouvrage (Rosebud).

Pareille innocence touche, et on ne connaît pas la réponse du Maître. On minimise l'importance des petits papiers. J'en ai trouvé deux dans les escaliers, cet après-midi de consultation. Je demeurais sur l'impression d'un couple d'âge mûr dont le mari mène un rude combat, épuisant, contre les TOCs.
Longue écoute de ce bagne quotidien, jour et nuit. Une demi-heure perdue parmi tant d'autres, affections et troubles divers au stade soit débutant, soit bien installé, soit chronicisé, soit en rechute. Un pied livide et froid, brutalement cette nuit, n'autorisant plus plus 25 mètres sans s'arrêter. Je convainc le patient de se laisser reconduire chez lui et l'emmène.
Du sang noir dans les selles, depuis ce matin. Un malaise abdominal sévère hier chez un cadre financier récemment promu; il ne dort plus depuis. Un jeune belge d'origine maghrebine qui m'explique les difficultés d'insertion professionnelle qu'on rencontre quand on est épileptique et que par malheur une crise vous surprend sur les lieux de travail. Une nouvelle grand mère, atteinte de coeliaquie, vient se renseigner sur les risques héréditaires de son affection.
On arrête ici, ce ne sont pourtant que quelques pépites volées à la journée d'un modeste médecin de famille, qui ramasse à mains nues les plaintes comme les petits mineurs de cuivre au Congo. Et soudain, on y revient, deux modestes cartons de remerciements dans les escaliers, avec une attention inattendue. L'un des deux signale sa guérison après deux ans et demi de dépression, l'enfer existe sur la terre, et a ramené des produits du soleil d'une région lumineuse du sud de la France. L'autre me surprend par son caractère inattendu, gratuit, de la gentillesse pure.
Magie des petits mots grifonnés à la hâte, avec les paroles du coeur. D'un seul coup, le soleil illumine la maison de l'intérieur, rappelant même si on en doute parfois que toute plaie n'est pas mortelle, que toute douleur n'est pas maladie, qu'aucune solitude n'est définitive.
Promis, demain je fais un petit mot, au moins un.

11 février 2007

Le roman de la Terre

"Colomb a terminé le roman de la Terre, il ne reste aucun nouveau monde à l'humanité."

Hermann Melville

08 février 2007

Sagesse de Paul Valéry

« Tout ce qui est simple est faux, mais tout ce qui ne l'est pas est inutilisable. »
Paul Valéry

sagesse de Teilhard de Chardin

"Ce n'est pas tant (quoi qu'il paraisse) de la quantité de nos réserves économiques, mais bien plutôt de l'intensité de nos puissances réflexives et affectives que dépendent, en fin de compte, le succès ou l'échec ultime de l'humanité."
Pierre Teilhard de Chardin.

05 février 2007

Désirs des parents et homme orchestre

"Je suis son fils, parce que j'ai hérité de ses désirs."
Erri de Luca, en parlant de son père Aldo dans "Sur la trace de Nives", Gallimard. 2007

Jours étanges, quand nos enfants quittent la maison familiale pour parcourir les routes du monde à la recherche de leur propre voie.
On les imagine en hommes-orchestre, jouant de concert l'orgue de Barbarie, la flûte et la guimbarde. L'orgue qui déroule mécaniquement ses superbes cartons préenregistrés comme l'est notre patrimoine génétique, la flute pour interpréter de manière plus ou moins personnelle les partitions antérieures (l'héritage des désirs de nos parents, des maîtres, des êtres chers qui nous ont précédés sur la route), la guimbarde pour jouer à tue-tête sa petite musique personnelle, intime, qui ne préexiste nulle part, qui crée une mélodie inédite à chaque jour neuf que la vie nous donne.
Aucune ne domine l'autre, mais je ne suis pas loin de croire que la réussite d'une vie tient à l'équilibre de ces trois instruments.

04 février 2007

du passé simple au passé recomposé

"Le souvenir redonne une possibilité au passé."

Giorgio Agamben (né en 1942, philosophe italien contemporain)

Bohème

"pieds sur terre,
nez au vent,
yeux aux étoiles"
Jean-Pierre ANDREVON , "Buveurs de vie"

03 février 2007

God morning, little boy

"Je lui dirai qu'il est né de l'amour
Que nous l'attendions passionnément
Que chaque nuit s'efface au nouveau jour
Qu'il sera grand mais qu'il a bien le temps
Oh dieu qu'il a bien le temps

Et que la vie l'appelle que le monde l'attend
Que la terre est si belle et le ciel est si grand
Qu'il est beau, que je l'aime, qu'il est ma vie, ma joie
Qu'il est un parmi des millions d'humains
Mais bien l'unique pour moi

Je lui dirai qu'ici bas tout s'apprend
Le bien le mal et même le bonheur
Qu'il ne perde jamais ses yeux d'enfant
Devant trop de malheurs et de laideur
Qu'il regarde avec son coeur

Je lui dirai d'être sage et prudent
D'aller frôler les glaces et les feux
Qu'il goûte à tout mais sans jamais dépendre
Que trop peut être pire que trop peu
Oh bien pire que trop peu

Et que la vie l'appelle que le monde l'attend
Que la terre est si belle et le ciel est si grand
Qu'il est beau, que je l'aime, qu'il est ma vie, ma joie
Qu'il est un parmi des millions d'humains
Mais bien l'unique pour moi

Je lui dirai les chansons les poèmes
Qu'il n'y a pas d'amour sans histoire
Que le bonheur est un grain que l'on sème
Qu'amour et santé ne s'achètent pas
Et qu'on n'est riche que de ça."

C'est un de ces soirs où le médecin étonné dépose sa trousse, le temps de l'accueillir d'une phrase étonnée : "Tu es déjà là, toi!"
Un soir pour se demander où sont passées toutes ces années, avec l'impression tenace de passer le relais, "vas-y, petit, c'est à toi maintenant."
En sourdine, j'écoute pour la dixième fois en chaîne cette ballade ensorcelante au rude accent québecquois de l'amie Céline et me dis qu'il n'est de plus belle manière de lui souhaiter la bienvenue.
Se bousculent dans ma tête des dizaines d'image de gosses turbulents, les miens, de chutes à vélo, de coups de pieds perdus, d'arcs à flèche, de plaines de jeux urbaines où nous nous réfugions à la recherche d'hypothétiques espaces verts les dimanches matins, bonheurs paisibles d'enfants s'amusant de tout et surtout de rien.
Et brutalement, comme au réveil d'un rêve, un de ces bambins tient lui-même un petit bout de chair tout frèle dans ses bras à lui, le nourrit, l'habille mieux que je ne le fis jamais. On s'aperçoit à ce moment-là que, contrairement à tout ce qui se dit et se lit, l'humanité progresse.
Et que les paroles du chant sonnent bien juste.

CV

02 février 2007

sagesse des îles Hébrides

"Les îles Hébrides,
où on laisse passer le temps qu'il fait,
où on laisse faire le temps qui passe. "

Ushuia. vendredi soir 2.2.07

01 février 2007

La nature du silence

"Les paroles qu'on refuse d'écouter et celles qu'on renonce à prononcer sont plus silencieuses que le silence.
Elles renforcent la solitude, creusent le vide et tombent dans un gouffre sans fond, où elles n'éveillent aucun écho."
Marcel Jouhandeau. Nouveau Testament, Journaliers XII, Editions Gallimard, 1968, page 112